Un conte hypnotique aux Jardineries

En septembre 2017, j’animais l’activité «Séance d’Hypnose aux Jardineries», un conte hypnotique ancré dans l'histoire de l'hypnose.

Cet événement se déroulai aux Jardineries situé au pied du Stade olympique. Il s’agit d’un espace revitalisé autogéré de l’organisme La pépinière qui a créé d’autres espaces collectifs du genre à Montréal.

Les objectifs

L’objectif de La Pépinière est en quelques sortes de faire revitaliser la fibre communautaire dans le tissu urbain. Implanté dans le site du stade olympique, gargantuesque monument de béton digne de la science-fiction, les Jardineries proposent une réappropriation innovante, à l’échelle humaine et à l’image de la communauté locale.

Dans ce petit coin, où la nature tente de reprendre sa place, des fleurs sauvages et des abeilles s’offrent à notre contemplation. C’est dans cet endroit que je dirigais une séance d’autohypnose légère, tout à fait inoffensive, à tous ceux qui prenaient place sur les banquettes en bois, disposées autour de ces fleurs. Ce fut l’occasion rêvée pour réduire son stress.

Mare à voeux

Un conte hypnotique pour hypnobates*

Avant de commencer la séance d’hypnose pour hypnobates en herbe, nous remontons à l’histoire, au conte, pour bien définir ce qu’est l’hypnose, ce qu’elle n’est pas.

L’hypnose est un état de conscience pareil à celui qui précède le sommeil. Ce n’est pas le sommeil, on ne dort pas. Mais on se sent comme sur le point de s’endormir, sur le point de rêver. Un peu comme dans les transports en commun, les matins en classe sardine, où on tente de regagner un peu de dignité en se dissociant de notre condition.

Pendant le trajet, nous ne sommes plus là mais ailleurs dans notre esprit… Il s’agit d’un état hypnagogique tout simple. Sans danger.

Il faudra bien préciser aux participants que ce n’est pas du spectacle. Ce sera ma responsabilité. Il faudra que tous comprennent que ce n’est pas dangereux, que l’hypnotiseur n’est pas en contrôle des hypnobates, que les hypnobates gardent le contrôle de ce qu’ils font et qu’ils n’oublient rien, qu’il pourront se réveiller à volonté, qu’ils ne seront pas paralysés..

Évidemment, si quelqu’un se présente avec des enjeux psychologiques, il faudra l’encadrer et le référer à des ressources. Mais le but de cette séance n'était pas de faire de la psychothérapie, ou d’offrir des services de psychologie. Le but était de faire une démonstration simple de ce qu’est l’hypnose et l’autohypnose appliquée à notre condition quotidienne.

Visionnez la vidéo de mon conte hypnotique

Il s’agit d’un extrait, monté à partir de quelques prises vidéo ainsi que des photographies prises sur le site par les organisateurs de des Jardineries. Dans cet extrait, j’explique comment l’hypnose agit à partir de la physiologie de l’inhibition neuromusculaire, ou somato-sensorielle. L’hypnose s’explique principalement par l’enclenchement d’un mécanisme d’activation végétatif, parasympathique. C’est pourquoi je trouvais pertinent (et sympathique) de miser sur la thématique des fleurs et du travail bienveillant des abeilles… Je peux dire que j’ai vraiment apprécié positivement cette expérience. J’espère pouvoir la rééditer l’an prochain.

L’hypnose n’est pas le magnétisme

Au 18e siècle, c’est un autrichien, Franz Anton Messmer qui a inventé les théories et pratiques entourant le magnétisme animal. Il a présenté ses théories frauduleuses et basées sur des fausses croyances à la Cour française de Marie-Antoinette, sa compatriote autrichienne.

Pour les nobles et la bourgeoisie, le magnétisme était alors une source intarissable de divertissements. Il s’agissait surtout de spectacle où des esprits plus faibles et crédules étaient manipulés par des magnétiseurs malhonnêtes qui vendaient souvent très chers leurs services.

En 1784, Benjamin Franklin présidât une Commission Royale d’enquête et détermina que les effets du magnétisme étaient dus à l’imagination. C’est alors qu’entra en scène un magnétiseur doté d’une large culture scientifique. Membre de l’Académie des sciences et officier de la légion d’Honneur, le baron d’Hénin de Cuvillers s’appuyait sur les résultats de cette enquête. À tel point, qu’elle lui servit de fondement pour étayer sa vision scientifique de l’hypnose.

L’histoire que je vous raconterai, nous dira pourquoi et comment il créa les techniques d’hypnose à partir de ses expériences de vie, de son amour des animaux et de la nature et de ses connaissances approfondies des textes spirituels et des philosophies antiques. C’est lui qui a créé le terme d’hypnobate, en le calquant sur le terme d’acrobate.

L’acrobate marche sur un fil de fer pour se libérer de la gravité, l’hypnobate marche sur le fil de la conscience pour se libérer de sa gravité.

Le conte hypnotique, parsemé de transes collectives, relatera les exploits et découvertes d’Étienne Félix d’Hénin de Cuvillers et avec lui, nous redécouvrirons ce qu’est l’auto-hypnose, nous l’expérimenterons.

Par la suite, nous ferons une séance guidée d’autohypnose en compagnie des fleurs. Nous choisirons une fleur qui nous interpelle et nous absorberons son énergie positive. Il n’est pas question ici de tisane, de salade ou d’herboristerie. Il ne s’agit pas de « consommer » ou de détruire, mais bien de « communion » avec la fleur, grâce aux techniques d’auto-hypnose.

Comme nous le verrons dans le conte, l’hypnose est directement inspirée, depuis sa création en 1820, par des mystiques orientales de l’hindouisme et du bouddhisme. Dans le troisième temps de l’activité, ceux qui le désirent pourront utiliser un pinceau et de l’aquarelle pour transposer leur vécu d’hypnobate sous formes graphique. Les inspirés pourront aussi composer un Haïku, un peu comme le faisaient les moines Zen.

De quel arbre en fleur ?
Je ne sais
Mais quel parfum ! – Matsuo Bashô

Je vous invite donc à revivre à l'aide du vidéo, cet exercice de style hypnotique, avec les fleurs, dans le merveilleux site des jardineries.

Note

*Les hypnobates sont ceux qui pratiquent l’hypnose, les participants étaient donc hypnobates car ils pratiquaient l’hypnose et l’autohypnose.

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