Questions au sujets de l’hypnose clinique

Voici comment je réponds généralement aux questions qui me sont posées au sujet de ma pratique de l’hypnose clinique

1. Comment j’utilise l’hypnose clinique en psychothérapie?

Comme je travaille dans un contexte d’interventions brèves, souvent en équipe multidisciplinaire, je participe aux évaluations diagnostiques et je fais des suivis. Il arrive donc qu’on me demande d’intervenir auprès des clients, soit par des rencontres individuelles de consultation psychologique. Pour ces interventions, il est beaucoup plus simple et pratique d’utiliser l’hypnose. Par exemple, je l’intègre dans mes suivis, dans le but d’outiller mes clients pour gérer le stress, pour prévenir l’anxiété, ou pour recentrer la personne sur ses priorités.

2 . Combien de temps un sujet prend-t-il avant d’être complètement sous hypnose?

Pour un premier essai en hypnose, après 20 minutes, on peut vraiment ressentir le «déclic» et prendre conscience de la puissance de cette méthode pour nous transporter dans un état de détente très profond. Mais lorsqu’on a plus d’expérience, on peut s’auto-hypnotiser en quelques secondes

3. Utilisez-vous un objet quelconque pour hypnotiser vos patients?

Généralement, je demande aux patients de fermer les yeux. J’utilise un masque de sommeil qui coupe toute toute source lumineuse. Seulement en utilisant le masque, je diminue significativement l’activité cérébrale de certains centre neural de vigilance. Je n’utilise pas de pendule ou de montre…

4 . Arrive-t-il qu’un patient soit inapte à être hypnotisé et si oui pourquoi?

Par expérience, certaines personnes ne veulent pas se détendre et présente de l’hypervigilance. Ces personnes résistent aux suggestions de détentes. Il y aussi les personnes qui réfutent le concept même de l’hypnose (ce qui est complètement ridicule, car ce phénomène est étudié scientifiquement depuis deux cents ans). Dans ces cas, les personnes restent fermées à l’hypnose et c’est leur résistances qui est à l’origine de l’inefficacité de l’hypnose. Il devient alors contre-indiqué d’utiliser cette technique.

5. L’hypnose peut-il réellement faire maigrir, arrêter de fumer ou guérir quelqu’un?

Ce n’est pas l’hypnose qui agit, mais la personne elle-même. L’hypnose est un outil qui permet à la personne d’actualiser les ressources qu’elle possède pour changer. L’hypnose peut être utilisée efficacement pour aider les personnes à maigrir, pour arrêter de fumer ou résoudre certains troubles psychologiques.

6 . Est-ce que tout le monde peut pratiquer l’hypnose sur une personne ou sur sois même?

C’est une méthode sécuritaire pour aider les proches ou s’aider soi-même. Mais si on consulte une personne qu’on ne connait pas personnellement, qui utilise l’hypnose pour traiter, il faut vérifier si c’est un ou une psychologue, ou si cette personne possède un permis de psychothérapeute. Autrement, vous risquez d’aggraver votre condition ou votre problématique. Il faut rester prudent et ne pas se confier à n’importe.

7. Est-ce que l’hypnotiseur ressent quelque chose (sentiments, émotions) lorsqu’il pratique l’hypnose sur quelqu’un d’autre?

D’après mon expérience, l’hypnotiseur doit se servir de son propre état de détente comme d’un baromètre pour jauger l’état d’hypnose ou de trance hypnotique de son sujet. Mais dans la pratique de la psychothérapie, il faut rester neutre dans nos sentiments et nos émotions. Autrement on ne peut pas aider, car on devient vite submergé par nos propres émotions.

8. Est-ce qu’il y a des effets secondaires possibles sur le cerveau après avoir été hypnotisé?

Tous les effets escomptés sont primaires. Par exemple, l’effet de détente, de réceptivité aux suggestions. À ma connaissance, il n’y a pas d’effet secondaire à la détente profonde.

9. Avez-vous déjà entendue parler d’un cas d’une personne n’étant jamais revenu de son état d’hypnose. Si oui, que lui est-il arrivé.

C’est impossible, si une personne fait semblant de ne pas revenir de son état de transe, c’est qu’elle recherche une attention spéciale. Le psychothérapeute doit alors intervenir en conséquence.

10. Le patient se rappelle-t-il de sa période d’hypnose?

Oui, il se souvient de tout. Il peut arriver qu’on lui demande de dire qu’il a tout oublié, mais ça il ne l’a pas oublié… Donc, certains hypnotiseurs de spectacle cherchent frauduleusement à faire croire qu’ils ont le pouvoir de faire tout oublier, mais c’est impossible.

11. Est-ce que l’état d’hypnose est comparable à l’état de sommeil?

Non, pas le sommeil, mais ça peut ressembler à l’état de rêve ou de rêve lucide.

12. Est-ce qu’on peut comparer l’hypnose à l’effet placebo?

Oui on peut le comparer à l’effet placebo, mais l’hypnose diffère de l’effet placebo. L’hypnose c’est un état de détente profonde. L’effet placébo peut être très stressant et réside seulement sur la croyance. Il y a même les effets placebo négatif appelé « nocebo ». Certaines personnes n’hésitent pas à intégrer l’effet placebo dans les suggestions hypnotiques, mais je ne le fais pas, car l’effet placebo reste toujours difficile à contrôler.

13. Que pensez-vous de l’autohypnose?

C’est très utile et on cherche toujours à rendre les patients autonomes en leur permettant de développer leurs compétences en autohypnose.

14. Une personne peut-elle être hypnotisée contre sa volonté?

Non, c’est impossible. Par définition, l’hypnose implique la volonté et l’accord de la personne à se détendre.