Voyage au centre de la «Brossosphère»
Gaston Brosseau, un incontournable de l’hypnose et surtout un ami!
Gaston Est un gros joueur de l'hypnose contemporaine, un excellent conférencier et presque un homme de théâtre. En tous cas, un québécois très énergique!
Gaston Brosseau, un incontournable de l’hypnose
Psychologue québécois depuis plus de 50 ans, cet auteur, formateur et conférencier de renommée internationale, sait faire vibrer la fibre de l’attachement sécurisant chez tous ceux qu’il rencontre.
Au premier contact, on peut palper son engagement, son humanisme, son intelligence émotionnelle et son sens bien développé de l’acceptation inconditionnelle de l’autre. En fait, lorsqu’on a eu la chance de le connaître, de le croiser, de « jaser de psychologie, d’hypnose ou de philosophie de la vie » avec Gaston, il est difficile de ne pas tomber sous son charme.
Trajectoire biographique ou balistique appliquée à la psychologie
Diplômé de l’Université de Sherbrooke en pédagogie et en psychologie en 1965, Il pratique d’abord en milieu scolaire, puis en psychologie organisationnelle, en expertise psycho-légale, en enseignement universitaire et en recherche clinique avant de s’investir dans le secteur hospitalier en 1981 à titre de Chef du Service de psychologie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Parallèlement à ses études universitaires, il a développé son « leadership » à titre d’officier dans le CEOC-UdM (Corps École d’Officiers Canadiens, contingents de l’Université de Montréal) où l’on reconnaîtra ses qualités de « Meneur d’Hommes ». Il complète sa formation militaire en 1961 avec le R22eR (Valcartier), au 1er Bataillon d’infanterie, alors bataillon canadien désigné des Casques bleus de l’ONU, et par la suite il retourne à la vie civile avec le grade de capitaine.
Pendant ses années comme cadre en milieu scolaire et hospitalier, Gaston mise beaucoup sur le développement des compétences. Il organise une quinzaine de colloques et de congrès pour le plus grand bénéfice de ses collègues psychologues. Son dynamisme et son énergie le font rayonner bien au-delà des murs institutionnels. Au fil des années, il développe et entretient des contacts étroits et une relation de confiance pérenne (soutenue) avec
des sommités internationales de la psychologie, dont son mentor François Roustang. À l’époque, c’était les Didier Anzieu, Françoise Dolto, Érika Fromm, Jean Godin, etc. avec lesquels il réalise plus de trente-cinq heures de films figurant dans le Catalogue des documents audiovisuels du Département de psychiatrie de l’Université de Montréal-1991, mettant en relief principalement leur discours analytique.
Les capacités adaptives de l’inconscient
Depuis plusieurs années, il s’articule à nous faire bénéficier des compétences des ténors de l’hypnose européenne avec qui il partage régulièrement la scène internationale en ayant invité au Québec les Becchio, Benhaiem, Bioy, Célestin, Colombo, Colot, Gajan, Faymondville, Halfon, Roustang, Virot, etc., et bientôt les Dubos, Thioly, etc.
Sous l’impulsion de Jean-Roch Laurence, au début des années 1980, il parfait son expertise en hypnose. De concert avec ce dernier, il organise en 1987 le Congrès de fondation de la Société québécoise d’hypnose. Pendant plusieurs années, ils formeront équipe pour donner des formations de bases et avancées, en conformité avec les normes rigoureuses établies par l’International Society of Hypnosis (ISH).
Il y a lieu de souligner ici l’engagement de Gaston Brosseau qui a joué un rôle prépondérant dans la conduite des affaires de la SQH à titre de secrétaire général. De plus, il sera élu à la Présidence de la Société à deux reprises (1993-1996) et (2002- 2004) avant d’en devenir Membre honoraire.
Au début des années 1990, il devient
formateur certifié auprès de plusieurs organismes reconnus en Europe pour la qualité de leur encadrement de la pratique professionnelle de l’hypnose clinique. En 2011, il reçoit le rarissime Prix Pierre Janet du Groupement pour l’Étude et les Applications Médicales de l’Hypnose (GEAMH-PARIS) qui vient couronner sa carrière et souligner l’ensemble de ses travaux sur l’hypnose.
Gaston est également lauréat du Mérite pédagogique de l’Institut Émergences-Rennes la même année. En 2012, il publie « L’hypnose, une réinitialisation de nos cinq sens » chez InterÉditions (Hachette-Dunod) Paris, livre qui demeure depuis lors, parmi les « meilleurs vendeurs » en Europe. Il est de plus, auteur d’une douzaine d’articles scientifiques publiés chez différents éditeurs de France où il y développe progressivement les vingt préceptes de son univers thérapeutique qui constituera désormais sa célèbre « Brossosphère ».
L’essence de son enseignement, la «Brossosphère»
Pendant toutes ces années de pratiques de l’hypnose clinique et d’enseignement, Gaston Brosseau a couvert l’ensemble des applications possibles des techniques d’hypnose : la gestion du stress, de l’hypertension, de l’anxiété en passant par les techniques de contrôle de la douleur, etc.
Mais c’est surtout sa réflexion ontologique qui interpelle par ses questionnements épistémologiques sur les fondements de la relation thérapeutique en hypnose.
Tous ces concepts sont rassemblés dans une grande catégorie thématique qu’il désigne avec humour, la « Brossophère », expression provenant initialement du fils de Claude Virot, Grégoire.
Gaston Brosseau a imaginé les « nano-inductions » qu’il considère comme le fondement de l’hypnose, « une hypnose mise à nue, dépouillée de tout rituel ».
Cette technique est en fait une anti-technique. Reconnaissons que c’est plus qu’une technique, il s’agit d’un cadre conceptuel qui n’est pas sans rappeler les travaux de Paul Watzlawick sur la communication pragmatique constructiviste. Gaston a su appliquer les axiomes communicationnels de l’école de Palo Alto à l’hypnothérapie. J’utiliserai donc ces axiomes comme grille d’analyse des préceptes « Brossosphériques ».
L’axiome d’impossibilité
« On ne peut pas ne pas communiquer » se retrouve ainsi parfaitement illustré par ses nano-inductions ou son « Art de ne rien faire ». On pourrait le traduire par « On ne peut pas ne pas hypnotiser ». Dans ce cadre précis, une poignée de main, une accolade peuvent être interprétées comme des inductions et porter un sens précis, chargées d’une grande implication. On pourrait aussi dire « On ne peut pas ne pas signifier » comme on pourrait dire « On ne peut pas ne pas exister », car pour pouvoir, il faut être et c’est dans l’état d’être que se trouve la guérison. Gaston introduit la notion de l’aspect vital au détriment de l’aspect émotif faisant ainsi fi de l’anamnèse. De quoi faire sourciller les puristes de la psychologie classique.
L’axiome d’englobement
Lorsqu’on communique une information, on communique également le fait qu’on communique et on transmet également des informations sur la façon dont on communique. C’est ce qu’on appelle la métacommunication. Dans le domaine de la transe hypnotique ou de dissociation suffisamment profonde, on peut parler de « métahypnose ». Une séance d’hypnose, dans la séance qui peut conduire à une parfaite « réinitialisation » des sens. Une thérapie instantanée où le moment peut se faire éternité, où le geste peut se faire suffisant, bien ancré dans l’ici et maintenant. Chez Gaston, la nano-induction ne doit pas excéder 0.4 sec. Le reste est la mesure de l’insécurité du thérapeute face à son client.
L’axiome de la ponctuation
La structure de la psychothérapie est éminemment communicationnelle. L’efficience de l’écoute de la douleur de l’autre fixera l’encrage de l’intervention. La connexion, le « pacing », l’alliance, se retrouvent tous dans le « ne rien faire » de Brosseau. La ponctuation se fait par l’attention continue que le thérapeute porte à ce qui relie la personne à son désir de mieux-être.
L’axiome de la double nature de la communication
D’après cet axiome, la communication thérapeutique peut être verbale, linéaire, rationnelle, codée ou de nature analogique, imagée, incluant les sons, les gestes, les odeurs, les goûts. C’est exactement le cadre qu’utilise Gaston dans son travail clinique. On sait qu’il ne parle pas beaucoup maintenant, mais on sait aussi comme il manipule merveilleusement l’analogie et la parabole dans tous les registres sensitifs, pour induire la « conscience efficiente » qui amènera le client à se sortir de son immobilisme, de sa « sclérose en place » comme il aime le préciser.
Axiome de réciprocité
On conceptualise la communication thérapeutique comme un échange, un « troc » entre un demandeur et un « déclencheur ». La relation sera efficiente si elle est symétrique, ou perçue comme telle. Les participants de l’hypnose s’entendent sur un socle perceptuel, une « réinitialisation » qui permet de repositionner la posture en fonction de l’évolution dynamique ou de la symétrie de la relation.
Un pédagogue hors du commun
La démarche très originale et inédite de Gaston Brosseau est également très rafraîchissante, très dynamisante. On ne sort jamais le même d’une conférence ou d’une formation de Gaston Brosseau. Son dynamisme, à son énergie intarissable, à son enthousiasme nous amène à progresser, à évoluer. On reconnaît généralement en Gaston les qualités d’un grand rassembleur, de meneur, de motivateur. Sa pédagogie est empreinte des grands principes communicationnels.
Gaston sait comment susciter les aspirations, comment inciter à tenter l’aventure de l’apprentissage à travers une relecture des grands concepts de la psychologie, en particulier de l’hypnose. Sa motivation est de réduire tout à sa plus simple expression pour rendre la psychologie et l’hypnose accessible au dernier des néophytes.
Pendant ses formations, il saura vous refléter et vous faire prendre conscience de votre posture dans le cadre du processus de guérison. Il pourra vous guider dans l’installation de la relation thérapeutique pour dépasser les résistances du patient et l’amener à se remobiliser. Il pourra vous « coacher » dans le développement de votre capacité d’écoute authentique.
Avoir la chance de participer à une de ses formations est une expérience très enrichissante, sur le plan humain, c’est à dire sur le plan du développement des compétences en psychothérapie.
Dr Rémi Côté, Ph.D., psychologue