Utilisation des techniques d’hypnose en psychothérapie dans une problématique d’intimidation

La psychothérapie de l'intimidation et l'hypnose pour réguler les émotions et sortir de la posture de victime pour s'orienter vers des solutions.

Une fois acquises et pratiquées, les techniques d’hypnose et d’autohypnose peuvent être utilisées pour une panoplie de situations problématiques.

Rôle de la prévention en psychologie

En termes simples, on peut utiliser l’hypnose pour se dissocier, s’isoler du stimulus phobogène ou agressant.
L’isolation nous permet de rester en pleine possession de nos moyens, dans un état de calme et de sérénité.

L’hypnose nous permet donc de conserver notre énergie pour mieux répondre, de façon structurée et organisée aux agressions de l’environnement.

Comme je travaille principalement dans le milieu de l’éducation, j’utilise souvent l’exemple de l’intimidation pour démontrer l’utilisation pratique qu’on peut faire des techniques d’hypnose.

Ce qui est important de comprendre, c’est qu’une menace  constitue, en elle-même, une forme d’agression. C’est une forme d’agression psychologique, et toute agressivité ou violence doit être interprétée dans son contexte psychosocial. De plus, même si la violence faite en état de «légitime défense» est souvent interprétée comme plus acceptable, il faut continuer de se questionner sur la violence, surtout lorsqu’elle est employée comme solution facile.

Un cri, un regard menaçant ou intimidant, des excès de colères, des silences lourds sont des gestes de violence très dommageables pour tous les partis impliqués. Lorsque ces « symptômes » apparaissent, il faut les traiter, mais surtout se questionner, s’interroger et réfléchir sur leurs causes.

intimidation

S’isoler de la foudre de l’intimidation

L’intimidation est un peu comme un éclair en temps orageux. C’est un symptôme, une manifestation de processus qui résultent de l’interaction de forces qui entre en friction. Il en est ainsi de l’intimidation dans un milieu de travail ou dans une école. Par exemple, dans un milieu de travail, l’intimidation peut résulter des frictions dans une équipe mal gérée, où l’on est en présence d’un leadership ou d’une direction d’équipe mal assumée. Ces éléments «climatiques» constituent le climat « orageux » dans lequel peut survenir, les « éclairs », que sont les décharges de violences psychologiques comme le harcèlement ou l’intimidation et peut inclure toute forme d’agression physique ou psychologique ou menace d’agression.

Dans ces circonstances, en temps orageux, il faut s’isoler, ne pas s’exposer, adopter une posture basse, attendre que le gros nuage passe et chercher un abri. C’est le même principe de précaution qu’il faut appliquer en cas d’attaque au harcèlement ou à l’intimidation. Il faut se préserver, éviter le contact direct avec l’agresseur,

chercher un abri psychologique et se confier aux autorités qui sauront comment agir de façon sécuritaire. Si un éclair frappe et cause un incendie, on va chercher les pompiers. Si on est victime de harcèlement, il faut aller aviser l’équipe d’intervention psychosociale, composée de psychologues et de psychoéducateurs, pour les laisser intervenir.

Une question qu’il faut savoir se poser à soi-même avec honnêteté : «Es-tu pyromane du harcèlement et de l’intimidation ?»

Si tu utilises la violence, pose-toi la bonne question : «pourquoi avoir recours à l’agression pour résoudre des problèmes?» C’est peut-être plus facile, mais pourquoi choisir la facilité ? La vie ne serait-elle pas plus agréable lorsque tu te donnes des défis ?

Est-ce que l’agression n’est pas, plus simplement, un mode de vie qui te permet de contrôler ton entourage?

Si tu subis l’agression d’un proche ou d’un collègue étudiant, tu pourras surement constater que les événements et situations agressives sont reliés à des frustrations. Une personne agressive est souvent une personne qui a très peu de capacités adaptatives et qui tente, par la violence, d’obtenir une satisfaction immédiate. Cette personne pourra être aidée par des thérapeutes spécialisés qui pourront la rééduquer. Le but de la rééducation sera de lui proposer des alternatives à la violence pour enrichir son répertoire comportemental. De la même façon, si on pousse l’analyse, on comprendra que le milieu qui accepte l’intimidation pourra lui aussi, de façon plus globale, bénéficier d’interventions de type systémique, visant à l’assainir en ajustant la syntonisation au Soi (hypnothérapie), par exemple, les canaux verticaux et horizontaux de communication.

Dépendamment des cas, les plans d’intervention pourront viser le développement des habiletés de résolution de problème. Au début, des stratégies sont proposées puis à travers la thérapie, la personne apprend à se faire confiance, pour développer ses propres stratégies et devenir plus autonome. Mais ce qu’il faut retenir ici, ce sont les mots: « thérapie », « plan d’intervention » et « professionnels ». Il faut que la personne agressive accepte de se faire aider par des professionnels. Dans un milieu de travail, on pourra évoquer des stratégies de communication axée sur les solutions pour mieux communiquer en équipe, éviter les conflits en s’appuyant sur une vision plus « mature », permettant de mieux vivre les changements porteurs de stress en milieu de travail.

ATTENTION : Si tu tentes d’aider une personne violente par tes propres moyens, tu risques de te faire blesser physiquement, mais aussi psychologiquement. Dans cette optique, il ne faut pas hésiter à faire appel à des professionnels de la consultation et de l’intervention en psychothérapie ou en psychologie des organisations.

intimidation

Les fausses rumeurs : un baromètre pour détecter les climats orageux

Les fausses rumeurs que tu vois peut-être circuler dans le milieu scolaire ou le milieu du travail sont autant de symptômes que le climat de ton environnement est malsain. Un milieu où beaucoup de fausses rumeurs circulent facilement est certainement de type « immature ».

Si en plus, tu es la cible de ces rumeurs ou que tu te sens impliqué personnellement dans ces rumeurs, alors il n’y a pas de doute sur la nature particulièrement vicieuse de cette forme de harcèlement.

De façon générale, la dénonciation est le geste que tu peux facilement poser. En dénonçant ces rumeurs et en sensibilisant ton entourage sur la nécessité de ne pas l’encourager, on vient mettre du sable dans l’engrenage de ces personnes mal intentionnées.

Si tu es toi-même victime de tentative d’humiliation, si tu entends des blagues douteuses à ton sujet, des critiques de démolition, ou d’autres coups de poing psychologiques, tu dois te sortir de ce circuit de violence. Pour y arriver, tu dois identifier les émetteurs et les récepteurs. Comme l’électricien ou le golfeur par temps orageux, tu dois t’isoler des émetteurs et tu dois sensibiliser les récepteurs et les gagner à ta cause. En d’autres termes, tu dois trouver la force de t’exclure du circuit, faire un deuil de certaines personnes négatives, néfastes, destructrices, toxiques.

La méditation hypnotique et l’autohypnose peuvent t’aider à ce sujet. Bien sûr, l’hypnose n’est pas une panacée, ce n’est pas une solution miracle qui fait disparaître les agressions par magie. Mais l’hypnose te permettra de te retrouver, de te reconnecter à tes référents, à tes valeurs. L’hypnose est une technique psychothérapeutique éprouvée qui te permet de t’isoler de l’agression, pour rester toi-même, dans un état de calme. Cette technique te permet de ne pas sombrer dans le circuit de l’agression, de la peur, de la réactivité émotionnelle.

Une fois qu’on réussit à s’isoler et à se dissocier sainement de la source d’agression, on peut explorer les pistes de solution, planifier les étapes, puis l’exécution d’une stratégie :

  • Éviter l’agresseur
  • Chercher des alliés
  • Trouver des façons de s’exprimer
  • Dénoncer sans s’exposer

Les facteurs de risque en intimidation

D’après les statistiques, 10% des jeunes de 11 à 15 ans affirment avoir été victime d’intimidation à plusieurs reprises. Parmi les facteurs de risque identifiés plus fréquemment on retrouve souvent « être différent ».

La différence face à la norme, à la moyenne du groupe, nous expose toujours, tant chez les humains que dans le règne animal, à être la cible d’actes intimidateurs. Dans les sociétés humaines, la contrainte du conformisme vise toujours à éliminer « les différends».

Dès le plus jeune âge, certains humains plus que d’autres sont conditionnés à éviter la honte d’être différent. C’est effectivement cette catégorie de personne que les intimidateurs viendront viser en priorité. Ce sont presque toujours les personnes plus inhibées et introverties qui n’osent pas s’exprimer haut et fort pour prendre leur place au soleil, qui sont attaquées en premier.

Pour acquérir l’autonomie, nous avons tous pour responsabilité de développer notre capacité à nous exprimer et à défendre nos droits.

Comme individu, nous avons pour responsabilité de développer notre compétence à l’assertion et cela au nom de la justice sociale et du bien commun nécessaire à la vie en société. En effet, si toute une société plie sous le joug d’un tyran, d’un dictateur, ou d’un manipulateur démagogue, quelle société laisserons-nous en héritage aux plus jeunes?

Dans toute société civile, il faut s’unir pour défendre la justice sociale, pas seulement en se guidant sur des impératifs individualistes, consuméristes, mais en nous inspirant du principe de pérennité, pour le bien de toute la communauté. La présence d’intimidation dans un milieu est le symptôme d’une pollution psycho-sociale. Pour contrer cette pollution, il faut planifier, élaborer des stratégies basées sur le respect, la saine communication et les solutions équitables.

intimidation d'un enfant

L‘union fait la force

Lorsque nous sommes victimes d’intimidation, c’est individuellement que nous sommes touchés. L’intimidateur fera tout pour nous isoler, pour ensuite s’acharner et nous torturer à sa guise (le mot n’est pas trop fort). Il faut donc éviter de se tenir à sa portée et ne pas le laisser refermer son cercle autour de nous.

Si on ne peut se défendre, il faut fuir, chercher refuge et se préparer à une récidive. Une fois à l’abri, il faut organiser et réorganiser nos défenses, renouveler notre estime de soi et reconstruire nos amitiés, renouveler les pactes d’alliance tacites avec nos aidants naturels. Il y a différents scénarios d’intimidation, mais la réplique est classique, dénoncer ou fuir pour reconstruire nos forces.

Dans l’une comme dans l’autre éventualité, il faut savoir cultiver le calme en nous. On ne pourra même pas fuir efficacement, si on panique, si on s’énerve. Aussi, il faut bien comprendre que dans ce contexte, la recherche du calme et de l’isolement n’est pas une lâcheté. Il s’agit plutôt d’un repli stratégique. En tout temps, vous devez considérer votre agresseur de haut. En effet, vous lui êtes supérieur car vous n’avez pas fait le choix d’agresser. Vous devez vous conditionner, à visualiser votre agresseur comme un danger objectif, qu’il est préférable d’éviter et contourner, comme dans la métaphore du pilote de navire qui préfère contourner une zone de récif et de haut fond. Le pilote ne se sent pas inférieur à ces récifs et ne cultive pas des schémas de peur paralysante.

La transe hypnotique en psychothérapie de l'intimidation permet de choisir objectivement d’éviter les obstacles.

Dans le contexte de la société individualiste actuelle, il faut s’attendre à ce qu’il y ait toujours des champs de mines, des zones de sabotage, d’intimidation et d’agression. On peut changer graduellement les choses, par des choix éclairés et avisés et par un travail sur soi et sur nos perceptions, nos peurs, nos stratégies.

Par la méditation hypnotique, on peut favoriser l’émergence d’un recueillement, d’une réflexion profonde sur nos aspirations, nos choix. Par cette forme de méditation hypnotique, on peut arriver à voir plus clair en soi, on peut arriver à poser un regard lucide sur nos aspirations et nos valeurs. Cette transe hypnotique nous permet de nous renforcer, de faire des choix éclairés de stratégies, pour nous orienter vers des solutions efficaces.

Les facteurs de protection en intimidation

Comment faire pour bien se protéger de l’intimidation? Une première réponse serait de s’éloigner de la source d’intimidation. Comme je le mentionne dans ce texte, c’est un bon réflexe d’isoler la source d’intimidation ou de s’en isoler. Précisons ici qu’il ne s’agit pas ici de s’isoler soi-même de toutes interactions sociales, mais plutôt de cibler la source négative.
Mais, ce n’est pas simple de s’isoler d’une source d’intimidation. C’est un travail d’entretien quotidien, un peu comme jardiner. Régulièrement, un jardinier doit arracher les mauvaises herbes, il doit aussi installer un épouvantail, clôturer, surveiller les écureuils… Dans cette analogie inclusive, le jardin ce peut être vous, votre famille, votre cercle d’amis, votre école, votre communauté. Il vous faudra peut-être envisager une psychothérapie de l'intimidation.

Développer votre sentiment d’efficacité personnelle

Pour développer son jardin, il vous faut nourrir la terre, l’arroser. Nous sommes tous des jardins et nous sommes souvent notre propre jardinier. Selon cette analogie, nous avons besoin de soleil, d’engrais et d’eau pour produire des légumes : ce sont les renforcements, les encouragements, la reconnaissance, le soutien, l’amitié, l’amour.

Des enfants qui n’ont pas eu cette reconnaissance ont beaucoup de difficultés, même jusqu’à l’âge adulte, à se rebâtir, à se reconstruire, mais ils y parviennent avec de l’aide, du soutien, des encouragements. Il faut retenir que c’est avec ces ingrédients de base, qu’on arrive à développer un sentiment d’efficacité personnelle, une force de caractère, une confiance en soi, une estime de soi.

C’est également avec les bons modèles parentaux, les bons modèles d’amis, de professeur, de personne en autorité que l’on peut se développer, de même qu'en psychothérapie de l'intimidation. Par mimétisme positif, on apprend de ces modèles et on développe des compétences : comment réguler ses émotions, comment résoudre les conflits, comment communiquer. Parmi ces compétences on retrouve : savoir écouter patiemment, savoir s’exprimer respectueusement, savoir établir des limites, des attentes claires.

Un mot d’encouragement pour les plus jeunes

En poursuivant ma visualisation analogique, l’école est un jardin communautaire où les jardiniers sont les élèves qui s’entraident et partagent les ressources, les râteaux, les bêches, le système d’irrigation, le compost. Chacun y va de son projet de développement de sa culture, qu’elle soit scientifique, littéraire, sportive ou artistique. Si un jardinier « intimidateur » vient piétiner ta parcelle, tu en parles au comité d’usagers, qui intervient. Des mesures seront mises en place et ton jardin pourra continuer de croitre. Dans la page de ma clinique (https://hypnose-clinique.ca/theorie/psychologue-scolaire/), tu peux lire d’autres textes où j’aborde le sujet du soutien face à l’intimidation. Tu peux également me poser directement des questions par le formulaire de contact, ou commenter les articles de mon blogue ou prendre rendez-vous pour une consultation ou une psychothérapie de l'intimidation.

Prendre rendez-vous pour consulter

Il n’est pas rare que je sois indispobile lors de votre appel, c’est pourquoi le textos me rejoignent plus facilement… ou utilisez le formulaire de contact.
Toute demande sera traitée dans la plus stricte confidentialité.

 

Veuillez entrer votre nom.
Veuillez entrer un message.