L’hypnose n’est pas un effet placebo

L’œuvre d’Hénin de Cuvillers avait pour objectif de démystifier le magnétisme.

À la page 25 du livre  «L’hypnose imaginationniste», on présente les arguments de cet auteur du 19ème siècle permettant de disculper et de parfaitement différentier la pratique authentique de l’hypnose clinique de toute forme de ruse sournoise et mensongère propre à l’utilisation hypocrite de l’effet placebo.

L'utilisation de l'hypnose clinique repose sur des techniques spécifiques et des protocoles établis par des professionnels qualifiés, tels que des psychologues ou des médecins. Ces praticiens ont pour objectif d'aider les patients en utilisant l'hypnose comme un outil complémentaire à d'autres approches psychothérapeutiques. Ils suivent des principes éthiques stricts et s'efforcent de fournir des soins de qualité.

Il est important de noter que l'effet placebo peut jouer un rôle dans l'utilisation de l'hypnose clinique, tout comme dans d'autres interventions médicales. Cependant, cela ne signifie pas que l'hypnose clinique est une pratique basée sur la tromperie ou la manipulation. L'effet placebo se réfère à l'amélioration des symptômes d'une personne due à ses attentes non fondées et irréalistes, plutôt qu'à l'effet spécifique du traitement lui-même, qui agit plutôt sur la neurobiologie du système parasympathique. Dans le cadre de l'hypnose clinique, il est essentiel que les praticiens informent leurs patients sur la nature de l'intervention et s'assurent de leur consentement éclairé.

Différentier hypnose et hypocrisie

L’utilisation de l’hypnose en psychothérapie est une lourde responsabilité et il incombe au praticien de faire la lumière sur ce qu’est et surtout sur ce que n’est pas l’hypnose. Bien que plusieurs auteurs insistent sur la pluralité et les divergences en modalité hypnotique, j’appartiens à la catégorie de ceux qui tente de faire abstention du mensonge.
Dans ma pratique, je m’inspire directement de ce que faisait Hénin de Cuvillers, il y a plus de deux cents ans. J’insiste pour éclairer le client sur ce qu’est véritablement l’hypnose: une technique activatrice de l’imagination soignante permettant de détoxifier l’esprit de son négativisme.

placebo

La transe : véritable détonateur de l’imagination

Il y a deux siècles, Hénin de Cuvillers prônait l’idée d’une hypnose éclairée, c’est-à-dire bien départagée du mysticisme, des croyances et des attentes conditionnées à ressentir des effets positifs. À l’époque de la révolution française, il aspirait à une «hypnose libre» de ce que nous nommons aujourd’hui l’effet placebo. Il prônait l’avènement d’un nouveau magnétisme, qu’il nommait hypnose et qui s’appuyait sur l’imagination comme principal mécanisme d’action. Le lecteur honnête saura distinguer ici le processus d’imagination du mensonge et de la manipulation malveillante.

Grâce à Hénin de Cuvillers, l'hypnose clinique moderne repose sur des principes scientifiques et se concentre sur l'utilisation de l'imagination et des suggestions pour induire un état de conscience modifié et faciliter le changement désiré chez les individus. Les praticiens veillent à ce que les patients soient informés de la nature de l'intervention et obtiennent leur consentement éclairé.

Il est important de répéter que l'imagination et la suggestion utilisées en hypnose clinique ne sont pas synonymes de mensonge ou de manipulation malveillante. L'imagination est un outil puissant pour influencer les perceptions, les pensées et les émotions, et elle est utilisée de manière éthique et bénéfique dans le cadre de l'hypnose clinique.

Lorsqu’on imagine, on coupe volontairement et consciemment le contact avec le réel.

Lorsqu’on imagine, on sait très bien qu’on n’est plus dans le réel. Certaines personnes vivant diverses situations stressantes ou souffrant de conditions de santé ne peuvent plus distinguer entre réel et irréel. Mais un des critères fondamentaux d’adaptation d’un individu réside dans cette capacité à distinguer entre le réel et l’irréel.

Si on a conscience d’être dans le réel on peut distinguer le vrai du faux. Si on nous ment sur une vérité, nous sommes victime d’une tromperie, et non de notre imagination. À l’inverse, si on nous suggère d’imaginer dans le monde irréel, on ne peut pas nous tromper car nous avons conscience que tout est faux. En hypnose, la frontière entre réel et imaginaire reste bien défit. Affirmer le contraire serait délictueux et délirant.

Selon le concept original d’Hénin de Cuvillers, la véritable source psychologique du pouvoir de l’hypnose ne réside pas dans l’adhésion dogmatique à un système de croyances, mais plutôt dans l’accès qu’elle donne à l’imagination.

À l’inverse des magnétiseurs de son époque, il ne mise pas sur l’effet placebo, c’est-à-dire sur la croyance en une doctrine « infalsifiable ». Il développe des moyens par lesquels s’exercera l’imaginaire. À partir de ces principes, Hénin de Cuvillers a créé les principales techniques d’hypnose, encore utilisées de nos jours en hypnothérapie. Sur les plans physiologiques, il invoque des techniques puissantes d’« immobilité » dont il retrace l’origine jusqu’aux racines de toutes les  civilisations.

À travers les écrits de ce conteur original, sont exposé les mécanismes de ces outils et leurs utilités.

Je vous encourage à lire les écrits de ce premier hypnologue pour suivre son cheminement intellectuel dans l’élaboration des concepts inédits et des multiples néologismes qu’il a créé à partir de la racine grecque «Énypnion» signifiant «sommeil accompagné de rêveries». À partir de cette racine étymologique, Cuvillers fonda sa théorie en créant des termes comme «hypnologie» et «hypnotique».

Si vous souhaitez en savoir plus sur les écrits et les concepts imaginationnistes développés par Hénin de Cuvillers, je vous recommande de consulter des ouvrages ou des sources spécialisées sur l'histoire de l'hypnose ou sur l'œuvre de cet hypnologue en particulier. Ces sources pourront fournir une compréhension approfondie de ses idées et de sa contribution à la discipline de l'hypnose.

La racine « Énypnion »

Soulignons ici l’importance de la racine « Énypnion ». Certains croient à tort, pour de mauvaises et de fausses raisons, ou par pure ignorance, que le terme hypnose est formé à partir de la racine « hypno ». C’est une erreur lourde de conséquences. Hénin de Cuvillers, le créateur du concept, a bien précisé que ce n’était pas le cas. Comment le contredire sans rejeter les bases créatrices de son concept, et ainsi trahir la volonté même du concepteur?

En fait, certains praticiens et théoriciens contemporains manquent tellement d’éthique qu’ils n’hésiteraient pas même à s’approprier l’entièreté du concept, s’ils pouvaient le faire en toute impunité. Dans le domaine de l’hypnose, comme celui de la recherche scientifique ou des affaires, l’intégrité et l’honnêteté, la loyauté, l’équité et la confiance sont tributaires de la rigueur et du respect envers les faits. Malgré cela, beaucoup d’hypnologues refusent de tenir compte de l’évidence et perpétuent l’erreur. Et cela cause de grands torts à l’hypnose ! En attribuant à l’hypnose les propriétés du sommeil, nous le dénaturons. L’hypnose n’a jamais été supposée ressembler au sommeil, car ce terme « hypnose » n’a tout simplement pas été créé à partir du préfixe hypno signifiant sommeil. Vous pouvez le valider par vous-même en lisant le «Magnétisme éclairé».

À sa lecture, vous découvrirez qu’Hénin de Cuvillers n’a jamais eu l’intention de mettre l’accent sur le préfixe «hypno» pour construire son concept. Il s’appuyait plutôt sur la racine «Énypnion», signifiant rêve éveillé.

En effet, dans l’esprit de son concepteur, l’hypnose n’usurpe pas le libre arbitre en imposant un sommeil artificiel, à la manière des psychotropes pharmaceutiques. L’hypnose se conçoit plutôt comme une rêverie et se fait littéralement «Énypnion». C’est dans cette optique qu’on apprécie mieux la simplicité évocatrice du concept de «transe» hypnotique qui se fait passage ou voyage entre veille et sommeil. Ce n’est pas le forêt sombre du sommeil, c’est la rivière  serpentant la clairière lumineuse qui y mène.

En résumé, Hénin de Cuvillers considérait l'hypnose comme une forme de rêverie, où l'individu n'est pas soumis à un sommeil artificiel mais plutôt dans un état de transe entre la veille et le sommeil. Selon cette perspective, l'hypnose serait perçue comme une expérience de passage ou de voyage plutôt que comme une immersion dans un sommeil profond.

L'utilisation du terme «transe» hypnotique renvoie à cet état modifié de conscience dans lequel l'individu peut se retrouver pendant une séance d'hypnose. Il est décrit ici comme un passage ou un voyage, symbolisé par une rivière serpentant à travers une clairière lumineuse. Cette métaphore évoque une expérience plus légère et plus fluide, loin de l'obscurité du sommeil profond.

Il est intéressant de noter que chaque hypnologue ou théoricien de l'hypnose peut avoir sa propre perspective et sa propre compréhension de cette pratique. Les différentes conceptions et approches de l'hypnose ont évolué au fil du temps, et les idées imaginationnistes de Hénin de Cuvillers reflètent une vision spécifique de l'hypnose en tant que rêverie éclairée.

L’hypnose se fait littéralement « visualisation ».

Que faut-il comprendre de ce « malentendu »? Pourquoi entend-on encore les médias médire? Et que penser des «faiseurs d’opinions» ou des « formateurs» censés connaitre l’histoire de l’hypnose, censés savoir que le terme hypnose est construit à partir du préfixe hypno qui signifie sommeil ? Jusqu’à quand devrons-nous justifier, à qui veut entendre, que la création du terme hypnose n’a rien à voir avec le sommeil !

Mise en garde : méfiez-vous de ceux qui prétendent que le terme hypnose dérive seulement du préfixe «hypno». Ils ne connaissent pas l’histoire de l’hypnose !

La mudra de l’induction

Si l’hypnose n’est pas le sommeil, mais qu’est-ce que c’est alors? Nous tenterons de répondre à cette question en explorant l’une des techniques préférées d’Hénin de Cuvillers.

Cette technique était une méthode d’induction hypnotique qu’il nommait Abéaston. Il affirmait avoir retrouvé son équivalent dans toutes les grandes civilisations et traditions religieuses. De nos jours, on sait que les hindouistes et adeptes du védisme désignent cette technique sous l’appellation « Abhaya-mudrā ».

Abhaya mudra

Dans ces traditions religieuses, ce geste simple, cette forme d’hypnose méditative, induit un réconfort similaire à l’induction d’une transe. Hénin de Cuvillers l’utilisait d’ailleurs comme technique d’induction. En fait, l’Abhaya-mudrā est une posture ou une position plutôt qu’un geste, c’est-à-dire une position définie de la main, dans la culture indienne.

En sanskrit, Abhaya signifie  «absence de peur, paix, sécurité».

Ce mudrā symbolise la dissipation de la peur et la réception de la béatitude et de la bénédiction. Ce geste consiste simplement à placer la main devant soi, paume ouverte et les doigts joints, le bras à la verticale. En employant les termes de l’époque, Hénin de Cuvillers affirmait que cette technique pouvait « induire le confort, diminuer les peurs et apaiser la douleur ». On retrouve dans ses multiples écrits l’illustration des applications pratiques de cette technique fondamentale d’hypnose. En s’appuyant sur ses observations, Hénin de Cuvillers réaffirmait la puissance méconnue de la relaxation musculaire, de la détente et de l’immobilité bienveillante et béate qu’offrait cette technique posturale qu’il nommait Abéaston, contraction d’abhaya et de béatitude. Dans cette position codifiée par l’ancienne culture védique, la personne hypnotisée alternait sa concentration, d’abords sur sa propre main, puis sur la main de l’hypnotiseur, puis sur les sensations de chaleur, imaginant l’énergie et la protection bienveillante rayonnant de la « relation » des être inclus dans cette aura de protection bienveillante.

Précisons ici que l’hypnose ne peut pas se résumer à une simple croyance.  Le résultat d’une croyance placebo est le même que celui du mensonge ou de la manipulation. Il en résulte une méfiance et une déception. Ce n’est pas le cas de l’hypnose, car elle implique un investissement dans l’imaginaire qui se fait nécessairement par le consentement volontaire et conscient de la personne hypnotisée. Dans l’imagination hypnotique, qu’Hénin de Cuvillers nommait aussi phantasiexousie, cette volonté reste sous le contrôle conscient de la personne hypnotisée pendant la transe.

Partant de la prémisse que le processus mental de la croyance soit indépendant de la confirmation factuelle, il peut échapper à la volonté du croyant. Par définition, l’adhésion du croyant à une vérité se base sur autre chose que l’information. Elle se fonde sur une espérance, une confiance parfois aveugle, mais elle restera à tout le moins une hypothèse dogmatique. La volonté du croyant ne s’exprime pas ou très peu, car il s’en remet à une confiance aveuglée par l’ignorance. Hénin de Cuvillers refusait de s’en remettre à cet état d’entière soumission qu’il rejetait et condamnait comme autant de preuve de faiblesse et d’impuissance. Selon sa conception, l’attribut essentiel de l’hypnose réside dans sa transparence, dans sa valeur de vérité confirmée par les faits. L’hypnose se fait imagination des possibles et progression curative par le mouvement des idées et par le choix éclairé de la personne.

Mise au point : imaginer résulte de l’activation de représentations issues de la volonté consciente. L’hypnose ne peut être un placebo, car elle est induite par l’imagination consciente. En état d’hypnose, on peut consciemment imaginer une croyance. En état placebo, on croit à la réalité d’un mensonge dont on n’est pas conscient.

Pour Hénin de Cuvillers, la personne en état d’hypnose authentique ne se trouve pas à la merci de ses croyances, de fourberies, d’artifices, de tromperies, de duplicité, de manipulations ou de quelques arnaques malhonnêtes. Au contraire, la personne hypnotisée se trouvera dirigée avec bienveillance dans l’élaboration de son imaginaire, dans une position confortable, d’immobilité, de neutralité et de réceptivité qu’est l’Abéaston.

En conclusion, on retiendra que l’hypnose n’est pas basée sur une tromperie, contrairement à d’autres pratiques basées sur l’effet placebo. Si vous souhaitez explorer davantage les concepts et les idées spécifiques de Hénin de Cuvillers sur l'hypnose, je vous recommande de vous référer à des sources qui étudient son travail ou qui se concentrent sur l'histoire de l'hypnose au 19ème siècle. Cela vous permettra d'approfondir votre compréhension de sa contribution à ce domaine.

Restez vigilants !

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