Déroulement du processus thérapeutique
Dans cette article vous trouverez une description du processus de consultation en psychothérapie et des lignes directrices qui le régissent.
Vous pourrez découvrir comment se déroule généralement le processus thérapeutique et les séances de psychothérapie.
Rôle de la prévention en psychologie
Autrefois on consultait pour une douleur «psychique» ou psychologique. C’est de moins en moins le cas. Aujourd’hui, on consulte beaucoup plus de façon préventive. Les personnes qui me consultent sont beaucoup plus conscientes des mécanismes qui mènent à la psychopathologie et ils cherchent des solutions en «amont», de façon préventive et proactive.
J’ai pensé faire un parallèle, une analogie, entre la profession de dentiste et le métier de psychologue. Ces deux voies du domaine de la santé, partagent le même objectif de prévention. Si j’ai choisi cette spécialité c’est que je suis membres de la Société québécoise d’hypnose et que nous côtoyons régulièrement les membres de cette profession lors des rencontres de cette Société.
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Un parallèle avec les professions de la santé dentaire.
On peut consulter un dentiste pour réparer une dent ou pour une douleur, mais le ou la dentiste ou l’hygiéniste dentaire qui va nous recevoir va tout de suite tenter de nous faire prendre conscience de la futilité de notre démarche. Bien entendu, ils vont accepter de réparer notre dent, mais par-dessus tout, leur mission sera de travailler en «amont», pour nous faire prendre conscience des enjeux liés à la prévention.
Par des techniques de communications subtiles, comme la répétition et le renforcement, ils chercheront à nous faire prendre conscience de nos mauvaises habitudes. Petit à petit, nous serons amenés à chercher par nous même une façon de changer nos habitudes. C’est à ce niveau que les compétences thérapeutiques en dentisteries deviennent cruciales.
Les dentistes vont répéter, vont vous encourager, vous féliciter, visite après visite :
- «Bravo vous avez passé le ruban dentaire»
- «Bravo mon garçon, tu bois de l’eau»
- «Tu as raison, il vaut mieux manger des fruits que des bonbons ou des biscuits»
- «Voici une brosse à dent toute neuve pour toi»
- «Bravo pour t’être brossé les dents le matin et le soir»
Il s’agit de langage positif et d'une technique de renforcements positifs de base, savamment et habilement employées. (Bravo à tous les dentistes qui utilisent cette technique! (Ceci est un exemple de renforcement positif).
Le bon dentiste va investir du temps et de l’énergie pour essayer de changer nos habitudes, pour vous aider à préserver votre dentition. Aujourd’hui, plus personne ne conteste de rôle d’agent de changement chez le dentiste, ce rôle en «amont», dans la prévention. Les dentistes comprennent bien comment la prévention est essentielle.
Il en est de même pour les services de psychologie. Les psychologues ont bien saisi l’importance d’ajouter deux onces de prévention pour chaque once d’intervention!
Pour la consultation chez le psychologue, la priorité est analogue à celle de beaucoup de professions de la santé. Le mot clé à retenir c’est «Prévention». Autrefois, dans l’ancien paradigme, on attendait avant de consulter. On attendait le facteur déclencheur, la situation de crise. On cherchait à faire disparaître le symptôme.
La mutation due aux moyens de communications
Mais avec l’éducation psychologique, avec l’avancé des moyens de communication, il y a eu une évolution dans la société, dans les valeurs. La plupart des personnes reconnaissent maintenant que les symptômes psychologiques sont un langage.
On n’attend plus que ces symptômes retentissent comme des cris ou des alarmes d’incendies. On prête maintenant l’oreille aux chuchotements de notre corps, de nos émotions, de notre conscience. On cherche activement les bons conseils, le recul, la perspective thérapeutique qui nous aidera à mieux prendre conscience de notre posture perceptuelle.
Le psychologue : un agent de changement
Les clients d’aujourd’hui comprennent et connaissent l’origine de leurs symptômes psychologiques. Ils m’arrivent de plus en plus de constater comment le client qui consulte, a déjà une très bonne compréhension de la cause et des systèmes de cause à effet qui agissent sur leur psychique, sur leur motivation. Ainsi, le client qui planifie de consulter un psychologue pourra le questionner sur son orientation théorique et sur le type de modèle psychothérapeutique privilégié dans son approche. On peut consulter une description des quatre grands types d’approche en psychothérapie.
Une personne irritable sait ce qui cause son irritabilité, une personne qui n’a plus d’énergie, peut souvent, mettre le doigt sur un calendrier et me dire l’événement à l’origine de ses symptômes. Les clients connaissent l’origine et même les moyens pour se rétablir.
Lorsqu’ils consultent, les clients cherchent plutôt à confirmer le bien fondé de leurs démarches, ils cherchent les encouragements, ils cherchent des trucs au quotidien, des lignes directrices, des balises, mais surtout une confirmation qu’ils sont dans la bonnes direction vers le changement et oui surtout des encouragements, si rares dans une société individualiste, basés sur la compétition et la performance.
Le psychologue, passe sa carrière à :
- réfléchir, à comparer des méthodes,
- analyser les données probantes,
- constater comment son style thérapeutique peut ou non être aidant,
- se former pour essayer d’évoluer,
- se questionner sur comment il pourrait améliorer sa façon de communiquer.
Le psychologue engage donc activement ses interventions vers le changement, vers la prévention.
Le psychologue cherche à communiquer stratégiquement pour émuler le changement, pour le provoquer, pour l’encourager.
Souvent le changement apparaît spontanément. Le bon psychologue sait développer son oreille, sa capacité d’observation et d’analyse pour saisir cette opportunité et capitaliser sur sa réapparition. Son but sera alors de comprendre et d’identifier les facteurs contributifs à leur apparition pour pouvoir les reproduire et les encourager.
Travailler sur le volet prévention savamment intégré à l’intervention, est un art que l’on acquiert avec l’expérience. C’est cette même expérience qui nous permet de valider comment la prévention est beaucoup plus efficace que la simple intervention sur les symptômes.
Coach personnel, mise en garde
Quand on pense à consulter un coach de vie, mon conseil est de vérifier si vous ne pourriez pas opter pour un psychologue. Mes recherches me confirment que les coûts sont relativement les mêmes. Pourtant la profession de psychologue est réglementée et régie par un Ordre professionnel, un code de déontologie très stricte.
Et les coûts du service de psychologie incluent une tenue de dossier, un peu comme chez le notaire. Les dossiers sont conservés dans un endroit sécuritaire, pendant cinq ans. Après quoi, ils doivent être détruits.
Les gens comprennent bien cette différence et cherche à consulter un psychologue qui agira comme un coach. Ainsi, ils ont le meilleur des deux mondes.
L’approche orientée vers la réalisation des objectifs et la recherche de solutions efficaces, couplée avec la rigueur scientifique garantie par la déontologie, régulée par un Ordre professionnel très vigilant.
Psychothérapie
Au Québec, le code des professions est libellé de façon à réserver l’activité et le titre de psychothérapeute aux professionnels de la santé qui détiennent un permis de psychothérapeute. Il faut donc détenir un tel permis pour pratiquer toute forme de thérapie visant le traitement de trouble psychologique.
Par exemple, si vous consultez un hypnothérapeute dans le but d’arrêter de fumer, ou de changer des habitudes reliées à l’hygiène de vie, celui-ci n’a pas à détenir un permis, car il ne traite pas de trouble psychologique.
En revanche, si lors des rencontres de la prise en charge, ce même hypnothérapeute constate que derrière le tabagisme se dévoile un trouble relationnel causé par des symptômes dépressifs, il ne pourra diagnostiquer ou traiter la dépression ou ses symptômes.
L’hypnothérapeute qui n’est pas psychothérapeute devra s’en tenir aux objectifs strictes liés au tabagisme et référer son client à un psychologue ou un psychothérapeute pour le traitement psychologique de problématiques liées à un éventuel trouble.
En résumé, on doit simplement se rappeler que la psychothérapie vise à traiter un trouble mental tel que la dépression ou les troubles anxieux (par exemple). Bien entendu, les objectifs de la psychothérapie peuvent s’étendre au traitement des perturbations émotionnelles ou comportementales.
En fait, comme je le mentionnais plus haut, à l’origine d’une psychothérapie, se retrouve souvent une souffrance physique ou morale. L’art de psychologue revient alors à traiter le symptôme, mais également à explorer en «amont», pour comprendre les mécanismes qui ont conduit à cette souffrance, puis à explorer les piste de «prévention» ou de solution qui permettront à la personne de mieux s’adapter.
La psychothérapie vise à favoriser le retour à un bien-être psychologique chez la personne traitée afin qu’elle puisse accéder à un fonctionnement normal.
Processus psycho-thérapeutique
Le cheminement et la démarche qu’implique la psychothérapie pourrait ressembler à celle d’un artiste. Au début, la démarche est inspirée, ou motivée, par une étincelle. Ce pourrait être également (par exemples) :
- une source de souffrance ou de conflit
- un accident
- un événement traumatisant
- une prise de conscience
- une rupture amoureuse
- la perte d’un emploi
Au départ, il y a donc une source émotive qui, dans le jargon disciplinaire de la psychologie, se résume au concept de « motif de consultation ». Après avoir pris note de ce motif, le psychologue devra par la suite procéder à son évaluation initiale dans laquelle il explorera les symptômes et leur apparition, les forces du client, ses capacités adaptatives, l’historique des traitements antérieurs.
Il évaluera la problématique dans le contexte de vie, toujours en lien avec ses aspects psycho-sociales.
Par la suite, le psychologue conviendra d’un objectif de traitement, et décrira dans ses grandes lignes, les différentes étapes du traitement et de l’évaluation finale qui permettra d’établir un bilan à la fin du processus.
Il devient important de souligner que le client doit être éclairé sur ces étapes afin qu’il puisse consentir à son traitement en connaissance de cause. En effet, un traitement complexe, sera probablement plus long et plus coûteux et une approche plus exhaustive et plus longue implique un investissement mais aussi un engagement que le client ne devrait pas prendre à la légère.
Si possible, les personnes désirant s’engager dans le cheminement psychothérapeutique, auront avantage à considérer des objectifs plus modestes, pour s’engager progressivement et graduellement dans des modules thérapeutiques de plus en plus élargis.
Le déroulement d’une séance de psychothérapie
Une psychothérapie peut se composer de plusieurs séances, pouvant s’espacer de quelques jours à quelques semaines. Généralement, une séance de psychothérapie dure environ 50 minutes. Elle se déroule comme une conversation, un entretien semi-structuré.
Le psychologue est à l’écoute, il considère les faits, les événements rapportés, et intervient en fonction des objectifs thérapeutiques. Le psychologue utilisera les moyens, les outils, techniques ou approches médicales reconnues dont l’efficacité s’appuiera sur des données probantes reconnues. Il faut bien garder à l’esprit l’objectif qui est d’aider le client à mieux se comprendre ou à changer de comportement.
Lorsque les objectifs sont atteints, il y a une étape de fermeture qui a pour fonction de circonscrire la relation thérapeutique en fonction de son impact, de son efficacité, des progrès réalisés. Cette étape devient importante dans la mesure où on souligne les efforts et les capacités du client à s’engager vers le changement de façon à accéder à un plus grand bien-être et à un fonctionnement plus satisfaisant.