L’hypnose n’est pas ce que vous croyez.
C'est ce que vous validez.
Depuis la création du concept d’hypnose par les « Imaginationnistes » du XIXe siècle, on identifie l’hypnose à l’état de rêverie que nous expérimentons à l’endormissement, au moment de la transe entre l'état de veille et de sommeil. Cet état de transe, un « entre-deux » entre la veille et le sommeil, est un état d'hypovigilance hypnoïde qui favorise les émergences d’imageries spontanées. Selon la définition qu’en faisait son concepteur initial Hénin de Cuvillers, l’hypnose n’est donc pas une croyance ou une superstition rituelle, mais un choix de conscience lucide et éclairé. Nos fonctions cognitives sont légèrement altérées, il peut y avoir une baisse de vigilance provoquée par les mécanismes de l’endormissement, mais nous ne sommes pas endormis. En état d’hypnose est un état de conscience, pas un état d’inconscience.
En hypnose, on peut choisir de se laisser submerger par notre inconscient pour se laisse glisser dans un monde d'imageries. L'immersion dans ce monde fantaisiste vous permettra de rencontrer des personnages qui vous parleront, des guides qui répondront à vos questions si vous êtes prêt à entendre vos propres réponses.
Hypnose et contrôle
L’hypnose de spectacle, ce n'est pas de l'hypnose et ça ne devrait pas en porter le nom. Les phénomènes observés pendant ces spectacles sont contaminés par la soumission à l’autorité, le conformisme, la croyance superstitieuse, la foi mystifiante, la falsification. Ces phénomènes s'expliquent tous par l'effet placebo.
Les clients qui «achètent» du spectacle veulent... du spectacle et sont prêt a en payer le gros prix. Les humains cherchent à combler l'ennui et le vide en se faisant du cinéma sur Netflix. Ils s'évadent de leur routine en s'identifiant au personnage d'un roman et se baignent d'illusion pendant un spectacle de magie
L’hypnose de spectacle n'est donc pas de l'hypnose, mais une source de distraction et de divertissement. L’hypnose au cinéma, l’hypnose dans un roman de vampire, l’hypnose de mentaliste, ce n’est pas de l’hypnose, car la véritable hypnose n’a rien de spectaculaire, n’a rien de romanesque, n’a rien de théâtral ou d’hollywoodienne.
Ces opérations spectaculaires d’ordre magique ou théâtrale sont des manipulations basées sur le mensonge et les illusions. Les manipulateurs, les illusionnistes et les magiciens peuvent affirmer ce qu’ils veulent affirmer, mais, par définition, ils resteront des menteurs. Ils ne pratiqueront jamais la véritable hypnose, car celle-ci est fondamentalement bienveillante, altruiste, honnête et authentique.
La véritable hypnose est avant tout «imaginationniste». Ce n’est pas un placebo, une fausse croyance, un abandon de notre libre arbitre, ou encore accepter d'être sous le contrôle d'un opérateur. L'hypnose, c'est tout le contraire de la soumission au contrôle extrinsèque, c'est justement un outil pour reprendre contact avec son moi profond, avec sa source d'imagination. Comme une antenne, elle nous permet de capter notre imagination intrinsèque. La véritable hypnose
Le choix conscient et éclairé d’une personne conditionne l'hypnose authentique favorisant l'accès aux ressources profondes de son imagination. Nous avons expliqué dans le livre «L'hypnose imaginationniste» comment cet outil très puissant nous permet d'éveiller notre conscience et de libérer notre imagination et comment il fut démocratisé au début du XiXe siècle par les travaux d’Hénin de Cuvillers1 peu après la Révolution française.
Un mot sur ce livre
En fait, ce livre est une introduction à l’hypnose imaginationniste. Des livres et articles spécialisés dans l’histoire de la psychothérapie et l’hypnose clinique incluent parfois une citation superficielle à ce sujet. Une ou deux lignes dans un chapitre, une mention teintée de dédain, très timide, comme si le sujet de l'imaginationnisme portait sur une étrange bizarrerie ou une drôle d’excentricité. L'histoire a oublié ces penseurs issus de la Révolution française qui cherchaient à libérer l'imagination et à en exploiter les vertus thérapeutiques, à la filtrer pour en extraire les essences stimulantes. Par l'imaginaire, l'imaginationniste cherchait à clarifier les objectifs pour mieux les atteindre, à soutenir les démarches de croissance en provoquant les changements positifs.
La clé de voûte imaginationniste au centre de l’hypnothérapie est le fondement de la psychologie clinique. Pourtant, on sait peu de choses sur l’hypnose imaginationniste et son concepteur, le baron Étienne Félix Hénin de Cuvillers. Il a vécu de 1755 à 1841, mais il n’est pas une figure historique de la psychothérapie au XIXe siècle. Néanmoins, il a été le premier à concevoir une hypnose imaginaire, une première encore utilisée dans l’hypnose moderne d’aujourd’hui.
Voici la note descriptive du livre :
À travers le témoignage écrit de ce concepteur visionnaire, nous passerons en revue les principaux postulats du mouvement philosophique et psychologique qu’est l’imaginationnisme. Cette méditation théorique nous conduira à une « réécriture » intéressante de l’histoire de l’hypnose. Nous développerons l’argument, décrirons son point de vue et son interprétation et discuterons des multiples avantages du théorème d’injection d’imagination et de son corollaire de résultat basé sur des preuves. Ce faisant, nous décrirons, dans leur essence, les techniques d’hypnose créées par Hénin de Cuvillers ainsi que leurs applications. Suivez-nous dans l’exploration d’une grande partie du travail chronologique d’Hénin de Cuvillers.
Cet écrit doit donc être considéré comme un instrument d’exploration plutôt que comme une présentation théorique exhaustive et complète. Cependant, soyez assuré que la rigueur se trouvera dans la véracité des faits rapportés.
Le paradigme perdu du paradis perdu
L'outil imaginationniste qu'est l'hypnose nous redonne accès à l’imagination que nous avons perdue par notre mode de vie, dans une société obsédée par le contrôle, la productivité, le rendement, les résultats. L'hypnose vise à nous libérer des contraintes imaginaires, des interdits basés sur des peurs et des non dits. L'hypnose se situe dans le paradigme du paradis perdu.
Recentrer et recadrer
Évidemment, l’imagination nous permet d’être créatifs. Les vertus d’imagination peuvent être trouvées dans les domaines psychothérapeutiques et cognitiques. Nous proposons simplement et sans prétention de faire connaître la bonne nouvelle. Depuis la naissance de l’hypnose, nous sommes officiellement et scientifiquement autorisés à utiliser notre imagination pour nous repenser, remodeler notre pensée, « prévoir » notre action dans n’importe quel « cadre », « scénario », « simulation » ou « visualisation ».
Beaucoup de ces techniques et concepts sont encore utilisés dans l’hypnothérapie et la psychothérapie modernes. Au moment de leur création, ils étaient vraiment révolutionnaires. S’il est difficile de comprendre pourquoi le travail d’Hénin de Cuvillers a été oublié ou ignoré par la plupart des chercheurs et théoriciens d’aujourd’hui, nous cherchons à corriger cette omission imprudente.
Heureusement, certains érudits et théoriciens reconnaissent son importance. Gravitz et Gerton (1984) ont commenté l’écriture d’Hénin de Cuvillers ; décrire ses concepts et leur utilité malgré leurs deux cents ans ! En effet, comme ils l’indiquent, de nombreuses idées et concepts d’hypnose, de psychologie et de psychothérapie sont attribuables à Hénin de Cuvillers. Nous passerons en revue divers textes (traduits du français) ; nous lirons les conceptions, théories et techniques de Cuvillers dans ses propres mots.
La lecture de ce livre vous aidera à comprendre la véritable histoire de l’hypnose, sa contribution à la psychologie et à la psychothérapie et ses techniques fondamentales. En soi, cet humble ouvrage se veut un petit hommage respectueux à Étienne Félix d’Hénin de Cuvillers qui fut le premier à écrire et publier sur les lois fondamentales de la psychologie qui indiquaient que la relaxation et le calme sont psychologiquement sains !
Hénin de Cuvillers a été le premier à publier des études scientifiques sur les techniques hypnotiques utilisées pour approfondir les états de calme et de relaxation que nous appelons transe.
Il est difficile de comprendre pourquoi de nombreux chercheurs et professionnels de la santé nient l’importance de l’hypnose et de l’autohypnose comme principal outil pour atténuer les tensions psychologiques et physiologiques. Il est très probable que l’hypnose théâtrale motive le désaveu de certains scientifiques. Freud lui-même a abandonné sa pratique de l’hypnose clinique en raison des idées fausses populaires induites par les spectacles de théâtre et d’autres lieux qui ont capitalisé sur le «pouvoir» de l’hypnotiseur. Nous savons que les mécanismes de conformité sociale et de soumission à l’autorité sont utilisés dans les émissions télévisées et l’hypnose théâtrale. À tel point que nous ne devrions pas étiqueter le spectacle d’hypnose théâtrale comme de l’hypnose, mais plutôt le qualifier de spectacle sur l’hypnose. L’hypnose n’est pas impliquée et n’est pas à l’origine des phénomènes observés lors de ces spectacles.
De nombreux chercheurs, médecins et psychologues ont mis de côté leur scepticisme créé par l’hypnose de scène. Ces universitaires «rigoureux» ont été assez honnêtes pour considérer et reconnaître les preuves accumulées au cours des décennies de recherche, indiquant clairement que l’hypnose est toujours, et a été pendant les deux derniers siècles, l’une des techniques de relaxation les plus efficaces disponibles.
Cependant, l’hypnose clinique n’a pas encore atteint la place qu’elle mérite dans le monde médical. Il est difficile de comprendre comment notre système de santé peut nier l’importance phénoménologique de l’hypnose. Trop d’universitaires tentent encore de discréditer cette réalité, plutôt que de reconnaître son importance. L’auteur des prochaines pages n’a qu’une humble ambition. Démystifier l’hypnose en élucidant sa source, son processus et son mécanisme. Grâce à l’écriture lumineuse de son concepteur d’origine, Hénin de Cuvillers, il sera facile de démontrer que l’hypnose est née d’une approche raisonnée, cherchant à mettre en lumière ses véritables mécanismes d’action.

L'hypnose n'est pas une croyance, mais un fait.
L’objet principal du travail d’Hénin de Cuvillers était de démystifier l’hypnose et de montrer qu’il ne s’agit pas d’un effet placebo. Il a démontré scientifiquement que l’hypnotisme (on l’appelait à l’époque magnétisme) était le produit de mécanismes physiologiques et psychologiques. Dans son écriture, il a précisé que le mécanisme d’action de l’hypnose n’était pas le produit de la foi ou d’une magie ou d’une superstition. S’il avait pu, il aurait utilisé le langage d’aujourd’hui pour certifier que l’hypnose n’est pas le résultat d’un effet placebo. Pour Hénin de Cuvillers, l’hypnose était quelque chose de différent des croyances, de la foi, de la crédulité et de la superstition que nous attribuons aujourd’hui à l’effet placebo. L’hypnose n’était pas le résultat d’attentes conditionnées de l’expérience d’effets positifs. À l’inverse, selon sa conception, le mécanisme d’action de l’hypnose réside dans l’accès qu’il donne à l’imagination.
Contrairement aux magnétiseurs, Hénin de Cuvillers ne s’appuie pas sur des dogmes « infalsifiables », mais plutôt sur des faits et des effets reproductibles. Pour lui, l’imagination elle-même a un pouvoir sur le corps humain. Sur le plan physiologique, son écriture invoquait les vertus de l’inhibition musculaire et de la relaxation. Il a déclaré que la transe hypnotique était produite par l’immobilité bénie offerte par ce qu’il appelait l’Abéaston, une posture où la personne hypnotisée se concentrait de sa propre main, sur les sensations de chaleur, d’énergie et sa protection bienveillante. Dans le chapitre suivant, nous verrons que selon Hénin de Cuvillers l’hypnose ne pourrait pas être un simulacre ou un placebo, car elle implique un investissement de l’imagination. De plus, l’hypnose est obtenue grâce à l’accord consensuel de la personne hypnotisée. La personne n’est pas à la merci de ses propres croyances, mais est dirigée dans l’élaboration de sa propre imagination, dans une position confortable, caractérisée par l’immobilité, la neutralité et la réceptivité, l’ouverture volontaire et volontaire à des suggestions utiles.
Une révolution psychologique née de la révolution sociale
Ici, nous avons déjà souligné l’importance d’Hénin de Cuvillers en tant que véritable père de l’hypnose scientifique. Il sera également important de porter une attention particulière aux circonstances de la création de l’hypnose et aux facteurs contributifs à la première théorisation de ce concept, puis aux développements de ses principales techniques. Nous verrons comment son expérience de la guerre, son activité universitaire et ses représentations diplomatiques ont forgé sa réflexion, sa personnalité, son zèle intellectuel et sa créativité. Nous passerons en revue les principaux thèmes développés par Hénin de Cuvillers: son mépris pour le mysticisme qui entoure le magnétisme, son appétit pour la science et son goût pour les grands principes de l’épistémologie positiviste. En un mot, l’hypnose pourrait être décrite comme une «révolution» née dans une période de bouleversements sociaux et politiques de grande ampleur en France, la Révolution française.
L’exploration des jalons biographiques de ce personnage du début du XIXe siècle nous permettra de découvrir les fondements de son œuvre. Nous retracerons les origines des principales techniques d’hypnothérapie et de psychothérapie encore utilisées aujourd’hui. À travers l’examen des écrits de ce conteur très original, dont la vie est à cheval sur les deux siècles, nous dévoilerons les mécanismes et les applications de l’hypnose. Nous suivrons son chemin dans l’élaboration des nouveaux concepts et des multiples néologismes qu’il a créés à partir de la racine grecque «enypnion» signifiant «sommeil accompagné de rêveries». À partir de cette racine étymologique, Hénin de Cuvillers a fondé sa théorie en créant des termes tels que «hypnologie» et «hypnotique».
Nous explorerons les principales techniques d’hypnose créées par Hénin de Cuvillers. En particulier, nous discuterons de la technique qu’il appelait Abéaston, dont l’équivalent, selon lui, se retrouve dans toutes les grandes civilisations et traditions religieuses. Aujourd’hui, Abéaston est appelé «Abhaya-Mudrā», qui est une technique de prière particulière à l’hindouisme et au bouddhisme.
Selon ces deux traditions religieuses, cette technique simple est censée induire un confort et une relaxation profonde similaires à celle induite par l’hypnose méditative. Abéaston symbolise la dissipation de la peur et la réception du bonheur. Ce geste consiste à placer votre main devant vous, la paume ouverte et les doigts fermés et le bras tenu verticalement. En utilisant les termes employés dans la journée, nous illustrerons comment cette technique pourrait «induire du confort, atténuer la peur et soulager la douleur». Nous décrirons également la technique qu’il a baptisée « hypnoscopie », qui pourrait être considérée comme un équivalent de la technique moderne de visualisation sous transe hypnotique.
Un aperçu probant sera tiré de la contribution d’Hénin de Cuvillers comme précurseur à la science de l’hypnose telle que nous la connaissons aujourd’hui. Nous espérons que la lecture de ce livre vous permettra d’approfondir vos connaissances sur les véritables origines de l’hypnose scientifique.
Un mot qui change tout: Enypnion
Hénin de Cuvillers à créé le terme hypnose à partir du mot grec «enypnion» signifiant «sommeil accompagné de rêveries». Plus précisément, le préfixe "en" peut indiquer "dans" ou "à l'intérieur", tandis que le mot "ypnion" ressemble au mot grec ancien "hypnos", qui signifie "sommeil". Par conséquent, si nous combinons ces éléments, "enypnion" s'interprète comme "dans le sommeil" ou "lié au sommeil". L'hypnose n'a jamais désigner le sommeil, mais plutôt le chemin qui y mène et qui s'accompagne de visions hypnagogiques.
1 Hénin de Cuvillers : le plus important des protagonistes du mouvement philosophique imaginationniste du début XIXe siècle, avec l’abbé Faria (Jose Custodio da Faria), le médecin Alexandre Bertrand, le philosophe Maine de Biran et le général François Joseph Noizet.
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